Les 45 kms de Jean-Luc à Madère
Ça fait un an que Mr Kerviel nous a parlé de l’Ecotrail lors de l’AG et nous y voilà.
Vendredi 25, préparation du sac, pâte de fruit, fruits secs, compotes, des Tuc, matériel obligatoire, 2 flasques de 600ml, 1l dans le camel bag …. Au vu du profil de la course je décide de shunter les 2 premiers ravitos ainsi que l’avant-dernier. J’y connais rien en courses de montagne mais ça doit le faire !!!
Samedi 26, 5h00, petit déjeuner avec le dossard 115 sur le ventre, j’ai faim et ne suis pas du tout stressé parce qu’y m’attend. Taxi jusqu’au site d’arrivée, nous avons le temps de voir partir les forçats du 85 kms : Didier, Raphael et Dominique sont là et au top !!! Nous sommes 8 à faire le 45 kms (Nathalie, Florence, Michel F, Michel K, Olivier, Pierrick, Marc et moi-même) et grimpons dans la navette direction le site de départ. 1h00 à attendre !!! Comme à chaque attente de départ de courses, chacun s’occupe comme il peut, on discute, pipi, on mange, pipi, on dépose ses sacs, pipi… des vrais clébards !!!! Derniers encouragements entre nous et PAN à 7h30, c’est parti pour 45 kms ….
Les 400 premiers mètres sont faciles, voire très faciles. Puis un virage à droite et une ruelle de 15-20% en guise d’échauffement sur 1 km puis alternance d’escaliers, de route, de chemins en montée bien sûr. Ça dure 4 kms, 45 minutes pour moi.
Début de la descente entre les eucalyptus et paf, ma cheville droite se tord. C’est douloureux mais je tente de continuer. Il reste 40 kilomètres !!! Le reste de la descente pentue se fait lentement et prudemment. Je passe le 2ème ravito et c’est reparti pour 7-8 kilomètres de grimpette (escalier, ruelle, forêt …) puis en longeant une levada (canal d’eau pour alimenter les habitations). Il fait chaud, les paysages sont magnifiques, ma cheville a sûrement gonflé mais tient bon, les jambes commencent à être lourdes. C’est la vie de château, pourvu que ça dure !!!! Je baragouine avec 2 portugais en mélangeant français, anglais et gestes, ça fait passer le temps.
J’atteins le ravito du 17 kms en 2h55 après un dernier kilomètre à 30% environ. C’est reparti et brusquement, j’entends Michel Fontenay qui est de l’autre côté de la vallée. On arrive à se parler rapidement et ça fait du bien à la tête !!! Lui a encore le fameux kilomètre à passer. Ou sont les autres ? Qu’est ce que je fous là ? Et dire que je voulais faire le 85 kms au départ.
Je rebaragouine avec une concurrente dans un anglais très-très limite pour m’apercevoir au bout de 10 minutes qu’elle est française !!! Ma cheville droite tient le choc (enfin les chocs) mais pas de chance, la gauche se fait la malle sur une pierre ou racine. Encore 25 kms avec 2 entorses, c’est pas gagné. Succession de montées, de descentes, d’escaliers, à marcher, à courir jusqu’au ravito du 22 kms, ça fait 4h15 que je suis parti et il fait toujours aussi chaud.
Maintenant le plus facile, la descente et rejoindre la mer que l’on voit au loin. Erreur, c’est infinissable !!! 15 kms où les cuisses, les adducteurs … sont mis à rude épreuve à chaque foulée. Mes 2 chevilles n’apprécient pas trop l’exercice mais elles n’ont pas trop le choix.
J’arrive, enfin, au dernier ravito au 38 kms en 6h10 après 2 h de descente. Il était temps car depuis 2-3 kms, je suis sans eau. Allez plus que 7 kms en longeant la plage, facile !!! Une bonne demi-heure et c’est bâché.
Perdu !!!1 km à courir à travers les terrasses de café, 1 km sur une plage de galet et retour dans Funchal par une succession d’escalier. Ils sont sadiques, ces organisateurs !!!! Je fais le dernier gros (et je pèse mes mots) escalier en compagnie de Marie-Christine et Christine. On en a tous marre. Un peu de discut ‘ en marchant, ça ne fait pas de mal, et de tout façon, je suis cuit, oxy, vidé, mort.
Un dernier effort, des «allez Jean-Luc « et ENFIN le passage de l’arche verte tant convoitée au bout de 7h14 d’effort.
PUT…, j’en ai CH…!!!! Mais c’était magnifique, grandiose et génial. Merci et chapeau bas à l’Ecotrail de Madère pour l’organisation, le parcours, le balisage, leur gentillesse …..
Pour conclure, la morale de cette histoire : à la prochaine AG, restez loin de Michel Kerviel !!!!